HOTLINE MIAMI [TEST JEU-VIDÉO]




Hotline Miami est un jeu important simplement parce qu’il est excellent. Pourtant, ce n’est qu’un petit jeu indé développé par une équipe de deux gus.


La différence avec la plupart des jeux indépendants ? Ce sont deux gus talentueux. Et fan des psychédéliques années 80. Vous voyez un peu le tableau ? Des types qui n’ont que peu de moyens, mais qui les compensent avec une solide culture « Z movies » et des idées plein la tête, ça va forcément donner quelque chose de grandiose !

Effectivement, le jeu a reçu un accueil très positif, à la fois de la part des joueurs et de la presse spécialisée. Par un habile bouche-à-oreille, ce jeu indépendant atypique a bénéficié de ventes honorables, en tout cas pour un jeu de sa catégorie. Son secret ? Une direction artistique originale et ostentatoire.

 

En effet, il suffit d’un rapide coup d’œil pour comprendre que Hotline Miami n’a pas envie de ménager nos rétines. Comme on peut s’en douter, le pixel art y est pour quelque chose. Le style volontairement rétro appuie la plastique cheaps du jeu et donnent du cachet aux graphismes tout en restant en accord avec l’aspect 80’s du jeu. Les contours sont bien entendu grossiers et il était impératif de trouver un moyen pour que le joueur distingue bien tous les éléments du décor sans avoir à tendre le regard. La solution : faire péter les couleurs ! Et autant vous dire que chez Devolver Digital, on ne fait pas les choses à moitié ! Des couleurs, il n’y a que ça. Il y a bien quelques décors pâles et monochromatiques, mais ils se font extrêmement rares. A l’heure où beaucoup trop de jeux peinent à sortir de la formule « gris-marron » à la Gears of War, Hotline Miami fait plaisir à regarder. Il est très coloré, passe par toutes les couleurs et n’hésite pas à donner une teinte fluo aux environnements. Autant vous dire que si vous cherchez une expérience visuellement intense, vous en aurez pour votre argent.

Cependant, ce qui a fait, je pense, en grande partie, la renommée de Hotline Miami auprès du grand public, c’est son extrême violence. A la manière de Manhunt, il est possible de tuer les ennemis de mille et unes manières, toutes étant plus dégueulasses les unes que les autres. Les armes et les exécutions sont nombreuses et chaque mort laisse à ses pieds (et dans toute la pièce en fait) des gerbes de sang rouge vif qui finiront par littéralement tapisser le sol des niveaux parcourus. Les corps partent en charpie, éclatent sous les tirs bien placés d’un shotgun et certaines armes comme le katana) coupent les ennemis en deux. C’est un véritable déluge d’hémoglobine concentrée qui se déverse sur nos écrans, et encore plus avec le masque du croco !

Hotline Miami est donc ouvertement gore. Mais ce qui le rend jouissif, c’est avant tout son gameplay, exigeant et débridé. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les armes ont un vrai feeling et il est différent selon que l’on sélectionne un shotgun ou un magnum, des ciseaux ou un couteau, une brique ou une bouteille en verre. Chaque arme apporte des sensations différentes, il est donc possible de varier les plaisir et d’appréhender chaque mission avec d’innombrables approches. Les massacres en deviennent encore plus plaisants. Parce que oui, même si nos cibles sont armées et peuvent toutes nous toucher en un coup, on ne peut pas parler de combats tant le jeu pousse à la fourberie et à la discrétion. D’une certaine manière, Hotline Miami est une sorte de slasher movie : on entre dans un bâtiment, on exécute méthodiquement chaque personne présente et on ressort une fois la boucherie terminée avec un large sentiment de satisfaction face à tant de violence gratuite. Le but n’est pas de foncer dans le tas fusil d’assaut à la main et d’ameuter tous les ennemis afin de les combattre dans des fusillades dantesques, non, Hotline Miami est bien plus vicelard.

En effet, Les ennemis représentent tous une grande menace : ils nous tuent en un seul coup et parfois à des distances hallucinantes (même sans être visibles à l’écran). Il s’agira donc d’observer attentivement le circuit des rondes ennemies pour anticiper leurs mouvements et ainsi réduire le risque de se faire dégommer en moins d’une seconde. Hotline Miami serait-il un jeu d’infiltration ? Non, car comme je l’ai dit, il existe bien des manières de venir à bout de ce jeu, même sans se faire discret. De plus, les ennemis ont un comportement un peu aléatoire. Parfois ils restent bien sagement à leur place, et parfois, sans prévenir, ils sortent du schéma qu’on avait soigneusement établit, histoire de mieux nous surprendre. Et là c’est le drame : sans avoir le temps de nous retourner, le type en blanc armé d’un pied de biche nous pulvérise la cervelle sans sommation, nous renvoyant au dernier checkpoint. En plus d’être prudent et calculateur, le jeu nous demande d’aiguiser nos réflexes, notre sens du timing et même notre instinct. Pour venir à bout de Hotline Miami, vous devez penser comme un tueur, vous préparer à n’importe quelle situation surtout, ne pas avoir peur de la mort qui sera finalement votre compagne la plus envahissante durant tout le jeu.

Car oui, dans Hotline Miami, on crève souvent. Tout le temps en fait. Surtout quand on n’est pas habitué au gameplay ! Mais, et c’est là que l’on reconnaît le talent de Devolver Digital, les game over sont loin d’être pénalisants, humiliants ou vexants. Contrairement à ce qui est dit généralement dans la presse, Hotline Miami n’est pas si difficile, il nous pousse juste à notre maximum. Il nous impose de crever tant que l’on n’aura pas la maîtrise totale du gameplay et du level-design (se servir habilement des portes battantes par exemple). Une fois que cela est fait, on peut profiter pleinement du jeu et continuer de crever en essayant de nouvelles techniques, toujours plus cruelles et efficaces. Il est d’ailleurs à noter que le jeu ne comporte aucun temps de chargement durant les missions, ce qui implique une reprise instantanée du jeu après un game over. Cela peut paraître un détail, mais je pense que c’est un des piliers du gameplay qui aurait été certainement bien plus irritant si l’on devait attendre plusieurs secondes après une mort stupide. Le gameplay de Hotline Miami repose en partie sur la rapidité d’action et de réflexion du joueur, un temps de chargement ruinerait le rythme soutenu de chaque mission. Et c’est d’autant plus agréable quand on recommence des missions déjà terminées pour décrocher la note A+ et ainsi débloquer des masques offrant aux joueurs diverses compétences.

Si le gameplay de Hotline Miami est déjà tordu à souhait, le scénario n’est pas en reste. Il est difficile de le juger sans émettre d’opinion personnelle. On peut très bien en faire totalement abstraction, ou bien le dévorer avec plaisir et passion. Hotline Miami possède un récit à tiroir, qui répond aux questions par d’autres questions. Le personnage principal, nage en plein délire psychotique et vit dans une réalité qui n’existe que dans sa tête…même si ce qui se passe autour de lui est en partie vraie. Heureusement, le suspense est bien là et même si on ne comprend pas tout, on se sent quand même impliqué dans le destin du héros qui mènera inévitablement à un dénouement final qui propose une fin alternative à débloquer en cherchant des objets cachés dans le décor. 

Un dernier mot sur la bande-son qui est un régal absolu. Sérieusement, on a l’impression de faire un bond de 30 ans en arrière, avec de musiques psychédéliques et de bons gros synthés aux sonorités bien rétro. Le bruit des armes et leur contact avec le décor et la chair humaine est également correct. Hotline Miami effectue donc un sans faute quand à la question de la bande-son.

Pourtant, ce n’est pas un jeu parfait, loin de là. Son principal défaut tient en un mot : bugs. Hotline Miami est truffé de bugs en tout genre, notamment de bugs de collisions bien lourd qui parfois envoient des game over injustes à la gueule des joueurs. Genre le coup des plombs du shotgun qui traversent tranquillement l’ennemi sans le tuer. Un grand classique ! Tout comme le fait que l’on peut perdre les armes dans le décor ! Oui, car la touche pour jeter une arme est la même que pour la ramasser, il est donc monnaie courante de changer d’arme et de perdre la précédente dans les tréfonds d’un fauteuil en cuir. Cependant, je ne perçois pas forcément cela comme un réel problème, le fait de perdre une arme n’est pas forcément synonyme de défaite, cela demande juste au joueur d’improviser avec les moyens du bord, et c’est assez stimulant ! Néanmoins, cela n’excuse pas la foule de bugs vilains-pas-beaux qui viennent nuire au gameplay. Enfin, le dernier reproche que l’on peut faire à Hotline Miami concerne sa durée de vie. Une poignée d’heures suffit pour le terminer d’un bout à l’autre, ce qui est réellement frustrant dans le cas d’un jeu aussi addictif. Heureusement, il reste la quête du high-score et des pièces de puzzle qui offriront aux joueurs persévérants le challenge qu’ils méritent.

"Une véritable petite perle qui n’est malheureusement pas à mettre entre toutes les mains. En effet, la difficulté et les graphismes vont en rebuter plus d’un. Quant aux autres, ils s’éclateront malgré quelques bugs et une durée de vie assez courte une fois le système bien pris en main. Chassez du russe, messieurs dames !"


Note De Noobinateur

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