L'AU-DELA

Sans aucun doute l'ultime chef d'œuvre du seigneur Fulci, qui avec cet Au-delà, atteint l'apogée de sa carrière de cinéaste.

Après deux grands classiques, Frayeurs et L'Enfer Des Zombies, Fulci signe de nouveau une bombe, qui, malgré ses vingt six ans d'âge, n'a pas vieilli du tout, bien au contraire.

Tout d'abord on retrouve, comme toujours chez Fulci, des scènes ultra gores, qui laissent une empreinte indélébile dans la rétine du spectateur.
Leur façon d'être mises en scène est splendide, notamment la scène initiale, tournée en sépia, qui donne une touche ancienne qui s'adapte parfaitement au contexte.

Et, en plus d'être visuellement superbes, les moments gores sont également très bien faits, grâce à des effets spéciaux magistraux signés Gianneto De Rossi, qui avait déjà fait des prouesses en travaillant sur L'enfer des zombies et Frayeurs, et qui en fera plus tard avec Haute tension.

Ainsi, ce cher Gianneto nous a concocté plusieurs énucléations, une tête fondue à l'acide, un homme dévoré par des araignées... et bien d'autres surprises malsaines encore.
Il a également su donner un look vraiment glauque aux morts-vivants, qui nous rappellent ceux de Frayeurs et de L'enfer des zombies.

Cependant le principal atout du film est son ambiance: malsaine, glauque, glaciale.
On ne retrouve aucun humour, pas même noir, aucune ironie.
Mais en plus d'être glauque et froide, l'ambiance est également surnaturelle, irréaliste, fascinante même. C'est surtout ce qu'on retiendra de L'Au-delà, qui, en plus d'être extrêmement gore, est avant tout un film d'atmosphère, et seul Fulci est capable de créer ce type d'ambiance.

Donc, Fulci mise surtout sur l'atmosphère et oublie par conséquent le scénario et le jeu d'acteurs.
En effet, l'histoire est assez illogique et chaotique, et les acteurs sont assez médiocres, ou du moins s’ils ne le sont pas, les réactions de leurs personnages le sont.
C'est à peu près les seuls défauts du film, et on les oublie complètement tant on admire la beauté du film.

Car le film, en plus d'être gore et glauque, dispose d'un côté artistique vraiment superbe, autant sur le point visuel que musical.
La musique de Fabio Frizzi est mythique, ma préféré sans doute. Elle est envoûtante, splendide, parfaite, glaçante.

Pour revenir au côté visuel, on aimera surtout la vision de l'enfer de Fulci.
On retrouvera donc dans le film quelques images représentants l'enfer, comme le tableau de Schweick, le peintre. Son enfer est également le même que celui que l'on retrouvera à un moment clé du film.  

J'ajouterai également que la fin est tout bonnement époustouflante : musique, visuel, ambiance, tout est là pour créer une fin parfaite, sans doute la plus glaçante de tous les films d'horreur existants, car elle est franchement pessimiste et totalement éloignée de la happy end traditionnelle. Seul Fulci semble avoir comprit que les happy end étaient détestables pour les films de genre. 

Pour conclure, je dirai que L'Au-delà est tout simplement la référence d'horreur européenne, car ce film « d'el maestro » a atteint sans problème la perfection.
A voir d'urgence, car tout cinéphile qui se respecte se doit d'avoir vu ce chef d'œuvre.

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